CNIL
QWANT : la CNIL estime que le moteur de recherche traite des données personnelles et lui adresse un rappel à ses obligations légales
La société QWANT est une société française qui a lancé son moteur de recherche en 2013. En raison des fortes mesures de protection de la vie privée qu’elle mettait en œuvre, la société estimait que le moteur de recherche ne collectait aucune donnée personnelle lorsque les utilisateurs effectuaient une recherche, notamment dans le cadre de l’affichage de publicités en lien avec l’objet de la recherche. Les données utilisées dans le cadre de la vente des espaces publicitaires du moteur de recherche, opérée via MICROSOFT, étaient donc présentées comme anonymes. Le 15 mars 2019, la CNIL a été saisie d’une plainte à l’encontre de la société QWANT, au motif que les données personnelles collectées constitueraient des données à caractère personnel, et non des données anonymes, et que dès lors la réglementation sur les données à caractère personnel n’était pas respectée.
Sur la base de cette plainte, la CNIL a réalisé en 2019 deux contrôles auprès de la société et qui ont été suivis par de nombreux échanges avec la société. Ces investigations ont permis d’établir que les données personnelles que QWANT transmettait à la société MICROSOFT étaient essentiellement techniques (telles que l’adresse IP tronquée ou l’adresse IP hachée pour constitution d’un identifiant généré par QWANT), afin que MICROSOFT puisse :
* afficher des publicités contextuelles, en lien avec la recherche de l’utilisateur, ne nécessitant par conception pas de traçage dans le temps des activités de l’utilisateur, ni n’alimentant un profil ;
* comptabiliser le nombre d’affichage publicitaire ;
* proposer l’affichage de ses propres résultats de recherche dans le cas où QWANT ne serait pas en mesure de proposer des résultats suffisants, en nombre ou en qualité.
QWANT estimait que les données en question étaient anonymisées mais la CNIL a estimé que tel n’était pas le cas et a considéré qu’li s’agissait seulement de données pseudonymisées. La CNIL a en outre décelé des lacunes du côté de l’information proposée par la plateforme, qui différait d’une langue à une autre. L’autorité a ainsi décidé d’adresser un rappel à l’ordre à QWANT (en tant compte d’éléments de contextes exprimés ci-dessous !)
Disponible sur: CNIL.fr