Dernières actualités : données personnelles

HAAS Avocats

CNIL : la sanction simplifiée fait toujours son effet

Depuis le mois de mars dernier, 9 nouvelles sanctions ont été infligées par la CNIL dans le cadre de la procédure simplifiée pour un montant total de 83 000 €. Pour rappel, cette procédure a été instituée par la réforme du 24 janvier 2022 et permet à la CNIL d’orienter les dossiers peu complexes ou de faible gravité vers une procédure de sanction dite simplifiée compte tenu de l’allègement de ses modalités de mise en œuvre comparativement à la procédure ordinaire.

Les sanctions prononcées au terme de cette procédure ne peuvent excéder 20 000€ et le cas échéant, les astreintes associées aux injonctions éventuellement prononcées sont limitées à 100 € par jour de retard.

Par Haas Avocats

Disponible sur: haas-avocats.com

CNIL

Non-désignation d’un délégué à la protection des données : la commune de KOUROU devra encore payer 6 900 euros

Dans une décision du 12 décembre 2023, la formation restreinte – organe de la CNIL chargé des sanctions – a prononcé une amende de 5 000 euros et enjoint à la commune de désigner un délégué à la protection des données. La formation restreinte a assorti l’injonction d’une astreinte – une somme d’argent à payer en cas de non-respect d’une décision – de 150 euros par jour de retard à l’issue d’un délai de deux mois.

Le 22 juillet 2024, la CNIL a décidé de liquider l’astreinte prononcée à l’encontre de la commune de KOUROU. La commune devra payer la somme de 6 900 euros pour ne s’être toujours pas conformée à son obligation de désigner un délégué à la protection des données malgré l’injonction.

Disponible sur: CNIL.fr

CNIL

Législatives 2024 : le bilan de l’observatoire des élections de la CNIL

Malgré une campagne électorale éclair, la CNIL a enregistré 270 signalements pour le premier tour, à l’issue duquel 8 candidats ont concentré 37 % des signalements, et 192 sollicitations pour le second tour, au cours duquel 8 autres candidats en ont représenté 52 %. La tendance du recours au SMS comme canal de prospection privilégié des partis politiques et des candidats se confirme, distançant largement les modes de prospection traditionnels :

* SMS : 268 signalements (59 %)
* Courriel : 77 signalements (17 %)
* Courrier : 74 signalements (16 %)
* Appel téléphonique : 11 signalements (3 %)
* Autre : 21 signalements (5 %)

Disponible sur: CNIL.fr

NOYB – None of your business

Analyse : Le règlement de procédure du GDPR entre dans une phase critique

En vertu du RGPD, les autorités de protection des données (DPA) des différents États membres sont censées travailler ensemble lorsqu’elles traitent les plaintes des utilisateurs et appliquent la loi contre les entreprises internationales. Cependant, les diverses autorités opèrent en vertu de lois procédurales nationales très différentes. Certains États membres n’ont même pas de procédure codifiée. Le RGPD lui-même ne fournit pas non plus beaucoup d’éclaircissements sur ces aspects procéduraux. En conséquence, en 2023, la Commission européenne a proposé un nouveau règlement pour supprimer les obstacles à la coopération. Toutefois, il est juste de dire que la proposition a été largement critiquée pour son manque de qualité juridique, le transfert de pouvoirs des autorités concernées aux autorités chefs de file et le fait qu’elle n’aborde pas vraiment de nombreuses questions sous-jacentes.

Proposition initiale et amendements. Dans le cadre du processus législatif normal de l’UE, le Parlement européen (dirigé par la commission LIBE) et le Conseil (avec des représentants de chaque État membre de l’UE) ont maintenant présenté deux versions amendées de la proposition de la Commission, qui sont disponibles dans l’article ci-dessous (en anglais).

Procedural Regulation Thumbnail

Disponible sur: noyb.eu

ICO (autorité anglaise)

L’ICO publie sa décision concernant le chatbot « My AI » de Snap

L’ICO l’a annoncé il y a quelques semaines, c’est désormais chose faite : l’autorité a publié sa décision concernant le chatbot « My AI » de Snap. Après avoir analysé les différentes caractéristiques du traitement (nature du traitement, contexte, respect des principes, etc.), et conformément à la déclaration faite il y a quelques semaines l’autorité conclut sa décision en indiquant que « Snap a effectué une DPIA révisée qui est conforme aux exigences de l’article 35 du GDPR britannique. Par conséquent, il n’y a aucune raison pour que le commissaire émette un avis d’exécution qui exige que Snap prenne, ou s’abstienne de prendre, des mesures spécifiques afin de mettre ses opérations de traitement en conformité avec l’article 35 du GDPR britannique. En outre, après avoir examiné les observations de Snap, y compris une déclaration de témoin accompagnée d’une déclaration de vérité d’un cadre supérieur de Snap, le commissaire a conclu que Snap n’a pas enfreint l’article 36, paragraphe 1, du GDPR du Royaume-Uni en omettant de consulter le commissaire avant de commencer le traitement des données à caractère personnel en rapport avec My AI. »

[Ajout contextuel Portail RGPD: Pour rappel, l’enquête avait été lancée lorsque l’ICO a constaté que Snap n’avait pas respecté son obligation légale d’évaluer de manière adéquate les risques de protection des données posés par le nouveau chatbot. Snap a lancé « My AI » pour ses abonnés premium Snapchat+ le 27 février 2023, avant de le mettre à la disposition de tous les utilisateurs de Snapchat le 19 avril 2023.]

Disponible (en anglais) sur: ico.org.uk
Cette courte introduction est susceptible d’avoir été traduite de manière automatisée.

Commission de protection de la vie privée

Les amendes de l’autorité norvégienne prononcées contre Meta et Facebook ont été annulées

Dans une décision du 18 juin 2024, faisant suite à une décision de sanction prononcée par l’autorité de protection des données norvégienne qui a été contestée par la société par Facebook Norvège, la Commission de la protection des données a conclu « que la décision d’amende coercitive à l’encontre de Meta Ireland et de Facebook Norway doit être annulée car elle ne repose sur aucune base juridique« .

En cause ? Une erreur procédurale. Selon la décision,  cette affaire soulève un certain nombre de questions procédurales fondamentales liées aux recours de droit administratif contre de telles décisions. La Commission se contente ici de faire référence au désaccord entre l’autorité norvégienne de protection des données, Meta Ireland et Facebook Norway quant aux limitations applicables au traitement par la Commission du recours contre la décision relative à une amende coercitive. De l’avis de la Commission, rien dans les travaux préparatoires de la loi sur les données personnelles n’indique que le ministère avait également l’intention d’introduire la possibilité pour l’autorité de contrôle d’imposer une amende coercitive pour les décisions urgentes au titre du chapitre VII. Si l’intention était que l’article 29 de la loi sur les données à caractère personnel fournisse une telle base juridique, on peut raisonnablement s’attendre à ce que le ministère ait procédé à des évaluations et à des clarifications approfondies de la question de la compétence de la Commission dans de tels cas dans les travaux préparatoires de la loi sur les données à caractère personnel. Le principe de légalité impose également que des dispositions procédurales soient incluses dans la loi pour réglementer les dérogations aux règles générales sur les recours et les annulations du chapitre VI de la loi sur l’administration publique et la disposition spéciale de l’article 51, cinquième paragraphe, sur les recours contre les décisions d’exécution. De l’avis de la Commission, il s’agit de questions qui ne se prêtent pas à une clarification par la pratique des organes administratifs.

La Commission de la protection des données a ainsi conclu que l’article 29 de la loi sur les données personnelles doit être interprété de manière restrictive, de sorte que la disposition n’autorise pas l’autorité norvégienne de protection des données, en tant qu’autorité de contrôle concernée, à adopter une décision sur une amende coercitive pour assurer le respect d’une décision urgente prise en vertu de l’article 66, paragraphe 1 (à savoir la procédure d’urgence). La disposition n’autorise l’adoption d’une décision sur une amende coercitive que pour assurer le respect d’ordonnances dans des affaires non transfrontalières.

Disponible (en norvégien) sur: personvernnemnda.no
Cette courte introduction est susceptible d’avoir été traduite de manière automatisée.

Conseil de l’Union Européenne

Protection des données : Le Conseil adopte une position sur les règles d’application du RGPD

Le Conseil de l’UE est parvenu, ce 13 juin 2024,  à un accord sur la position commune des États membres concernant une nouvelle loi qui améliorera la coopération entre les autorités nationales chargées de la protection des données lorsqu’elles appliquent le règlement général sur la protection des données (RGPD).

Selon le communiqué, une fois adopté, le règlement fournira notamment des outils permettant d’accélérer le processus de traitement des plaintes transfrontalières déposées par des citoyens ou des organisations, ainsi que les enquêtes de suivi. Ceci est notamment dû à l’harmonisation des conditions de recevabilité d’une action transfrontalière. Partout dans l’UE où un citoyen dépose une plainte relative à un traitement transfrontalier de données, la recevabilité sera jugée sur la base des mêmes informations. Il clarifie également les délais et les étapes de la procédure d’enquête et d’adoption d’un avis contraignant par le Comité européen de la protection des données (CEPD), l’organisation qui réunit toutes les autorités nationales chargées de la protection des données, en cas de désaccord entre les autorités chargées de la protection des données. Enfin, le nouveau règlement harmonisera les exigences et les procédures permettant au plaignant d’être entendu en cas de rejet d’une plainte et fournira des règles communes sur l’implication du plaignant dans la procédure.

En quelques mots, la position du Conseil maintient l’orientation générale de la proposition de règlement mais modifie le projet sur les points suivants :
* Des délais plus clairs : les États membres introduisent des délais spécifiques qui visent à accélérer le processus de coopération ;
* Coopération renforcée et efficace : le Conseil soutient la nouvelle procédure de coopération renforcée entre les autorités chargées de la protection des données, mais prévoit également la possibilité de ne pas appliquer toutes les règles supplémentaires lorsqu’une affaire est plus simple et plus directe. Cela permet aux autorités chargées de la protection des données d’éviter la charge administrative et d’agir rapidement dans les cas non litigieux et de tirer parti des règles de coopération supplémentaires nouvellement introduites pour les enquêtes plus complexes.
* Mécanisme de résolution rapide : le Conseil introduit un mécanisme de résolution anticipée qui permet aux autorités de résoudre une affaire avant d’entamer les procédures standard de traitement d’une plainte transfrontalière. Cela peut être le cas lorsque l’entreprise ou l’organisation en question a remédié à l’infraction ou lorsqu’un règlement à l’amiable de la plainte a été trouvé.

Disponible (en anglais) sur: consilium.europa.eu
Cette courte introduction est susceptible d’avoir été traduite de manière automatisée.

CNIL

Modifications des traitements de données soumis à formalités : quelles démarches ?

Certains traitements de données de santé, soumis à des formalités préalables auprès de la CNIL, sont susceptibles d’évoluer avec le temps. Tel est également le cas des arrêtés relatifs à des traitements ayant un objet pénal, ou encore de tout texte de niveau décret ou supérieur prévoyant les caractéristiques essentielles d’un traitement de données à caractère personnel. Si les modifications ont un impact substantiel sur les modalités de mise en œuvre du traitement ou les droits des personnes, elles peuvent nécessiter l’accomplissement de nouvelles démarches auprès de la CNIL. Afin d’aider les responsables de traitement concernés (principalement des administrations centrales) à identifier et à accomplir ces démarches, la CNIL a publié ce jour une fiche pratique.

Disponible sur: CNIL.fr

CJUE – Arrêt C-178/22

Le juge chargé d’autoriser l’accès à des relevés téléphoniques pour identifier les auteurs d’une infraction, pour la poursuite de laquelle la loi nationale prévoit un tel accès, doit être habilité à refuser ou à restreindre cet accès 

Dans un arrêt du 30 Avril 2024, la Cour de Justice de l’UE a jugé que selon la loi italienne, le délit de vol aggravé fait partie des infractions justifiant l’obtention de relevés téléphoniques auprès d’un fournisseur de services de communications électroniques sur autorisation préalable d’un juge. Elle estime que  l’ingérence dans ces droits fondamentaux causée par l’accès à des relevés téléphoniques est susceptible d’être qualifiée de grave et confirme qu’un tel accès ne peut être accordé qu’aux données de personnes soupçonnées d’être impliquées dans une infraction grave.

La Cour précise qu’il incombe aux États membres de définir les « infractions graves » aux fins de l’application de la directive en question. La législation pénale relève en effet de la compétence des États membres pour autant que l’Union n’ait pas légiféré en la matière. Elle précise également que les États membres ne sauraient dénaturer cette notion et, par extension, celle de « criminalité grave », en y incluant des infractions qui ne sont manifestement pas graves, au regard des conditions sociétales de l’État membre concerné, alors même que le législateur de cet État membre a prévu de les punir d’une peine de réclusion maximale d’au moins trois ans.

Enfin, la Cour estime qu’afin, notamment, de vérifier l’absence d’une dénaturation de la notion de « criminalité grave », il est néanmoins essentiel que, lorsque l’accès aux données conservées comporte le risque d’une ingérence grave dans les droits fondamentaux de la personne concernée, cet accès soit subordonné à un contrôle préalable effectué soit par une juridiction, soit par une entité administrative indépendante. Ainsi, le juge chargé d’autoriser cet accès doit être habilité à refuser ou à restreindre ledit accès lorsqu’il constate que l’ingérence dans les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données à caractère personnel causée par ledit accès est grave alors qu’il est manifeste que l’infraction en cause n’est pas grave au regard des conditions sociétales prévalant dans l’État membre concerné.

Disponible sur: curia.europa.eu  Le dossier complet est également disponible.
Cette courte introduction est susceptible d’avoir été traduite de manière automatisée

CJUE – Arrêt C-470/21

Une autorité publique nationale chargée de la lutte contre les contrefaçons commises en ligne peut accéder à des données d’identification à partir d’une adresse IP

Dans un arrêt du 30 Avril 2024, la Cour de Justice de l’UE, réunie en assemblée plénière, a jugé que les États membres peuvent imposer aux fournisseurs d’accès à Internet une obligation de conservation généralisée et indifférenciée des adresses IP pour lutter contre les infractions pénales en général pour autant qu’une telle conservation ne permette pas de tirer des conclusions précises sur la vie privée de la personne concernée. En effet, elle estime que la conservation généralisée et indifférenciée d’adresses IP ne constitue pas nécessairement une ingérence grave dans les droits fondamentaux. Une telle conservation est autorisée lorsque la réglementation nationale impose des modalités de conservation garantissant une séparation effectivement étanche des différentes catégories de données à caractère personnel et excluant ainsi que puissent être tirées des conclusions précises sur la vie privée de la personne concernée.

La Cour précise également que le droit de l’Union ne s’oppose pas à une réglementation nationale autorisant l’autorité publique compétente, dans le seul but d’identifier la personne soupçonnée d’avoir commis une infraction pénale, à accéder aux données d’identité civile correspondant à une adresse IP, conservées de manière séparée et effectivement étanche par les fournisseurs d’accès à Internet. Les États membres doivent néanmoins garantir que cet accès ne permette pas de tirer des conclusions précises sur la vie privée des titulaires des adresses IP concernés.

Lorsque l’accès à des données relatives à l’identité civile des utilisateurs des moyens de communications électroniques a pour seule fin d’identifier l’utilisateur concerné, un contrôle préalable de cet accès par une juridiction ou par une entité administrative indépendante n’est pas exigé dans la mesure où cet accès comporte une ingérence dans les droits fondamentaux qui ne peut être qualifiée de grave. Ce contrôle doit toutefois être prévu dans le cas où les spécificités d’une procédure nationale régissant un tel accès peuvent, par la mise en relation des données et informations collectées au fur et à mesure des différentes étapes de cette procédure, permettre de tirer des conclusions précises sur la vie privée de la personne concernée et, partant, comporter une ingérence grave dans les droits fondamentaux.. Dans un tel cas, ce contrôle par une juridiction ou une entité administrative indépendante doit intervenir avant cette mise en relation.

Disponible sur: curia.europa.eu  Le dossier complet est également disponible.
Cette courte introduction est susceptible d’avoir été traduite de manière automatisée.

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